Vœux 2020


Samedi 11 janvier 2020, j’ai présenté mes vœux 2020 à la circonscription lors d’une cérémonie organisée à Segré avec Gilles Grimaud, maire de la commune de Segré-en-Anjou-Bleu. Après les vœux, les talents locaux ont été mis à l’honneur pour récompenser celles et ceux qui contribuent au rayonnement du territoire dans les domaines du sport, de la culture, du patrimoine, de l’économie et de l’action sociale.

Retrouvez ci-dessous le discours de vœux prononcé à l’occasion de cette cérémonie.

Les vœux sont souvent l’occasion de balayer l’actualité de l’année écoulée. Je me suis longuement interrogé sur l’opportunité de le faire. J’ai finalement opté pour une autre formule.

Ce choix répond à deux interrogations.

La première interrogation est celle de l’actualité à commenter. Je devais m’imposer un tri, tant les sujets sont nombreux. Quelle actualité fallait-il alors considérer comme utile à commenter devant ? Celle qui fait les titres des journaux de 20 heures, celle qui concerne des sujets mondialisés qui peuvent nous apparaître éloignés de nos préoccupations locales ? Ou bien celle qui nous touche plus directement, celle dont nous sommes proches et qui impacte notre quotidien ? Un dilemme difficile à résoudre, l’attrait des uns pour une actualité n’étant pas celui des autres !

La seconde interrogation est celle de la pertinence et de l’acuité de mon analyse de l’actualité. Ceux qui me connaissent le savent car je leur redis souvent. Je considère qu’il reste illusoire de pouvoir saisir un sujet, de le commenter, sans se l’être approprié, sans avoir pris le temps de l’examiner, de le comprendre, d’en mesurer la profondeur et d’en connaître les bases et les aboutissants. De telles exigences sont pour moi des freins au commentaire d’un incessant flux d’actualités.

Aussi, plutôt que de m’engager dans une énumération de l’actualité qui a façonnée 2019, j’ai préféré une autre voie ; en m’arrêtant sur la dérive de pessimisme qui s’enracine dans notre société et qui finit par paralyser notre faculté collective à nous dessiner la trajectoire d’un avenir bénéfique. Cette dérive doit être comprise pour pouvoir être combattue.

A la différence d’autres périodes, plus stables et prévisibles, notre société s’inscrit dans un monde en transformations.

Les mutations sociétales se conjuguent avec des évolutions économiques et s’additionnent à des perturbations environnementales. Les enjeux qui nous font face sont multiples.

Complexité supplémentaire un afflux omniprésent et incessant d’informations nous submerge, rendant difficile l’appréciation de leur pertinence et faisant oublier celles qui nous occupaient précédemment. Ce flux d’informations est déversé par les réseaux sociaux et les chaînes d’informations en continue. L’un comme l’autre réduisent le temps et les distances. Aujourd’hui nous connaissons instantanément ce qu’il se passe en tous lieux, avec une capacité de diffusion démultipliée.

Si cette richesse d’informations est un atout pour la transparence, elle présente cependant deux écueils.

Le premier écueil est celui de la déformation à dessein des informations : les fakes news. Telle une maladie infectieuse qui se répand lors d’une épidémie, elles gagnent très rapidement un nombre croissant d’individu.

Une question m’interpelle régulièrement ; celle de la prédominance des fakes news sur les faits scientifiques. Comment des informations volontairement faussées s’imposent-elles sur des informations robustes et démontrées ?

Avec les fakes-news, une forme de régression s’empare de notre société, défiant la parole des experts et la démonstration par le fait scientifique. Les pratiques obscures voudraient s’imposer dans un monde où la science et les technologies restent les promesses de la réussite des transitions à mener.

Le second écueil est celui de l’anonymat derrière lequel se cachent de nombreux comptes des réseaux sociaux. La critique s’exprime de manière protéiforme, diffuse et violente, sans l’identité qui permet d’en comprendre l’origine. Elle prend alors la forme d’une contestation qui s’étend au-delà du champ de la critique initiale pour devenir la contestation du pouvoir avant de culminer en devenant la contestation du système. C’est un mal susceptible de fragiliser notre modèle de gouvernance démocratique.

Tout ceci forme un mélange anxiogène, terreau fertile du pessimisme et de la lassitude ambiante : une société aux mutations multiples et jusqu’alors inconnues se voit décrite par un afflux d’informations qui produisent une perte de repères et agitent des peurs vis-à-vis de l’avenir.

Ce diagnostic n’est pourtant pas une fatalité. Celles et ceux qui ont la chance de voyager et de s’intéresser à d’autres pays mesurent la chance de vivre en France.

Cette comparaison ne veut pas dire qu’il faut fermer les yeux sur ce qu’il est nécessaire de faire évoluer pour corriger les dysfonctionnements que nous connaissons toutes et tous. Elle veut dire que notre pays est envié, pour ses services publics, pour son mode de vie, comme pour sa qualité de vie. Être français doit rester une fierté.

Lutter contre le pessimisme et la lassitude est une obligation. Le génie français, dont nous sommes tous les héritiers, ne s’est jamais accommodé de la résignation et du pessimisme. Notre génération, comme la suivante, ne doivent pas lui céder le moindre espace.

Dans ma position, je perçois un levier à actionner pour lutter contre les maux décrits. Il s’agit de l’évaluation des politiques publiques.

L’évaluation c’est une posture qui doit trouver sa place tout au long du cycle législatif, qui impose l’écoute et forge un contrat de confiance garantissant que chaque politique sera examinée une fois mise en place afin d’en corriger les éventuels défauts.

En 2020 notre regard est inévitablement attiré par le mois de mars. Les élections municipales doivent être vues comme une chance.

Alors que les pessimistes pourront ici aussi trouver à redire, je préfère considérer cette échéance électorale comme une opportunité à saisir. Celle d’un temps de débat qui va, dans chacune des communes, favoriser la confrontation des idées et la définition de projets. Un temps où chacun pourra choisir l’équipe qui lui apparaît la meilleure pour gérer la commune, cet échelon administratif qui nous apporte les services essentiels à notre quotidien.

Des maires ont choisi de ne pas se représenter. L’engagement municipal est exigeant et je comprends qu’après plusieurs années de dévouement à la commune, il puisse être légitime de revendiquer un passage de témoin pour se consacrer à sa famille et à ses projets personnels. C’est malgré tout une expérience qui se perd. L’expérience cette valeur indispensable à la bonne gestion des affaires communales. Cette valeur nécessaire à la réussite d’un engagement de proximité faisant côtoyer des moments de joies mais aussi des moments de peines. L’engagement dans la démocratie municipale ne peut être une affaire d’égo personnel mais la manifestation d’une volonté de s’impliquer pour l’intérêt général sur un territoire que l’on connait et dans lequel on est enraciné.

L’année 2020 sera pour moi celle de la poursuite de l’attention portée au territoire. Cette attention c’est le soutien aux entreprises et aux agriculteurs, l’appui aux collectivités et à la différenciation territoriale, l’accueil et l’écoute de toutes celles et ceux qui viennent à ma rencontre lors des permanences de proximité.

Je souhaite poursuivre en 2020 la méthode de travail initiée dès la première année de mandat en 2017. Elle consiste à organiser des temps de débats sur les sujets à porter à l’Assemblée nationale. Comme les précédentes années qui ont permis de réunir industriels, agriculteurs, élus locaux, citoyens, 2020 ouvrira d’autres espaces de dialogues. Ils me sont indispensables pour porter les voix de la circonscription et agir en cohérence avec ses enjeux et ses spécificités.

Je souhaite une bonne année aux associations et à leurs bénévoles. Elles sont la vitalité du territoire et contribuent à la qualité de vie. Leur présence apporte une grande diversité d’activités sportives et culturelles. Elles sont aussi un précieux rouage des solidarités. Sans oublier celles qui s’attachent à la protection, à la mise en valeur et à la connaissance de notre patrimoine. Très bonne année 2020 à tous les bénévoles ouverts aux autres ainsi qu’à leurs familles qui acceptent un engagement parfois envahissant.

En direction des agriculteurs, je veux souhaiter une année 2020 leur permettant d’exercer sereinement leur métier. Une année de la reconnaissance retrouvée de leur travail pour nous procurer une alimentation de qualité et en quantité suffisante. Cette année ne doit plus voir se reproduire les intrusions dans leurs exploitations vécues avec violence par les conjoints et les enfants. Les désaccords sur les systèmes de production et sur les régimes alimentaires peuvent exister et faire l’objet de débats mais ne doivent pas justifier la violence envers les personnes. N’oublions pas tout ce que l’agriculture apporte à nos territoires.

À l’attention des entreprises, je veux souhaiter une année 2020 riche en commandes et en innovations. La bonne santé des entreprises c’est celle de tout le territoire. Chaque marché gagné c’est la sécurisation des emplois et la promesse d’investissements nouveaux.

Je veux également adresser des vœux appuyés aux gendarmes et aux pompiers. L’année 2020 doit voir cesser les agressions dont ils sont les victimes. La sécurité et la protection qu’ils nous procurent ne vaut que par l’engagement de ces hommes et de ces femmes qui se mobilisent avec constance et professionnalisme, au prix de sacrifices personnels. Une très grande majorité silencieuse leur est reconnaissante.

Notre planète mérite elle aussi l’expression de vœux aujourd’hui. L’année 2020 doit être celle d’un engagement collectif et massif pour protéger les ressources naturelles, la biodiversité, le climat, l’eau, l’air et les sols. Je souhaite que 2020 puisse permettre l’acceptabilité des transitions qui s’imposent avec urgence.

Je vous souhaite une très belle et très bonne année 2020.

Qu’elle préserve votre santé, vous apporte de nombreux succès dans vos projets professionnels et personnels.

Pour celles et ceux qui sont engagés dans un combat contre la maladie, ou qui accompagnent des personnes malades, je souhaite que 2020 leur procure un rétablissement complet et durable.

Je vous souhaite, à vous-même et à vos familles, ces moments de bonheur qui embellissent la vie.

Très bonne année 2020 à vous toutes et à vous tous.

Article publié le 11 janvier 2020