Fast Fashion


La fast fashion est un danger ! Année après année ses conséquences désastreuses s’accélèrent et s’amplifient avec la boulimie d’achats de vêtements vendus à des prix cassés et à la durée de vie très courte en raison de leur mauvaise qualité.

Trois chiffres suffisent pour mesurer l’ampleur du phénomène :

– plus de 7 000 nouveaux modèles de vêtements sont chaque jour mis sur le marché par les entreprises de la fast fashion, incitant à acheter toujours plus d’articles à des prix toujours plus bas ;

– chaque français achète en moyenne 9,5 kg d’articles d’habillement par an. Ce qui représente 48 articles quand, il y a 10 ans, moins de 30 articles étaient achetés par an et par français ;

– à l’échelle européenne 4 millions de tonnes de vêtements sont jetés chaque année dont 80% dans nos poubelles ménagères avant d’être enfouis ou incinérés.

Le moteur de cette mode jetable est l’incitation à la surconsommation permanente par la multiplication des choix et des nouveautés, adossée à un marketing agressif via les réseaux sociaux et leurs influenceurs. Ce moteur c’est aussi les prix bas rendus possibles par la délocalisation de la production dans des pays moins-disants socialement et écologiquement.

A tous les stades, de la production à la fin de vie des articles textiles, en passant par leur utilisation, la fast fashion accumule ses impacts environnementaux (épuisement des ressources, pollution plastique, émissions de CO2, atteintes à la biodiversité) et sociaux. Elle représente également une concurrence déloyale pour la filière textile française et un fléau pour les pays dans lesquels se déversent les montagnes de textiles exportés (900 millions d’articles textiles sont exportés au Kenya chaque année).

La France ne reste pas les bras croisés et agit pour stopper cette marche infernale.

Le ministre Christophe Béchu a réunit le 4 mars 2024 les acteurs de la filière textile pour réfléchir à la transition de l’ultra fast fashion vers la mode durable.  Le ministre a notamment souligné deux leviers d’actions essentiels : la mobilisation de la responsabilité élargie du producteur pour payer la facture de dépollution et l’information des consommateurs par l’affichage environnemental.

Une proposition portée par Anne-Cécile Violland vise également à s’attaquer au problème :

– en informant et en sensibilisant les consommateurs sur l’impact environnemental de cette mode éphémère ;

– en alignant les montants des écocontributions payées par les producteurs sur les impacts environnementaux de leurs productions ;

– en interdisant la publicité pour les entreprises et les articles de la mode éphémère.

A titre personnel, j’ai fait voter un amendement à la loi industrie verte d’octobre 2023 visant à réduire les exportations des textiles devenus des déchets. Ainsi, le II de l’article 6 de cette loi prévoit que le « gouvernement présente, dans un délai d’un an à compter de la promulgation de la loi, les mesures permettant d’assurer que les textiles usagés contenant des fibres de plastique exportés hors de l’Union européenne comportent des exigences minimales de qualité et de traçabilité garantissant qu’ils seront réutilisés et non traités comme des déchets ».

Article publié le 5 mars 2024