Les mariages sauveront-ils le collège de Combrée?

Lien vers l’article du journal : http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/combree-49520/un-projet-de-mariages-haut-de-gamme-pour-sauver-le-college-de-combree-5649633

Le bâtiment est fermé depuis treize ans. L’Américain David O’Neil défend un projet d’organisation de mariages internationaux de luxe, soutenu par l’Association de sauvegarde et la mise en valeur du collège de Combrée.

C’est peut-être l’idée qui sauvera le collège de Combrée du délabrement et de l’abandon. David O’Neil, propriétaire du château de Falloux, au Bourg-d’Iré, en a décrit les grandes lignes lors de l’assemblée générale de l’Association pour la sauvegarde et la mise en valeur du collège de Combrée, samedi matin. Plusieurs dizaines de personnes sont venues l’écouter, dont le maire délégué Jean-Louis Roux et le député Philippe Bolo.

« À ce stade, nous sommes en discussion avec les propriétaires, la société 2IDE. Il y a des échanges à propos d’un éventuel rachat ou d’une location », a indiqué l’investisseur américain. La société 2IDE est détenue à 51 % par la Caisse des dépôts et consignations et à 41 % par l’Epide, un Établissement pour l’insertion dans l’emploi, installé actuellement dans une petite partie des bâtiments.

Les mariages en fil rouge
David O’Neil a plusieurs idées quant à l’utilisation qui pourrait être faite de l’ancien collège, fermé depuis treize ans. Mais toutes tournent autour d’une activité pivot : l’organisation de mariages internationaux haut de gamme. « Pouvoir exercer une activité sur place, en l’occurrence l’organisation de mariages, permet de faire valoir le collège et de lancer une dynamique autour de ça », dit-il.

C’est déjà ce qu’il envisage de proposer au château de Falloux, dont il achève la rénovation. « Le collège de Combrée serait un prolongement. Il permettrait de réaliser des économies d’échelle ou de recevoir des manifestations plus importantes. »Cet immense bâtiment présente de nombreux atouts, comme sa magnifique chapelle néogothique pouvant contenir 300 personnes, et son cloître majestueux.

Il pourrait également servir à accueillir des expositions. « La France est un pays qui regorge d’oeuvres qui ne sont pas nécessairement présentées au public. » David O’Neil imagine les concerts qui pourraient s’y tenir, dans le cadre de festivals par exemple. « Nous avons des contacts avec des musiciens de renommée internationale qui seraient vraiment partants pour venir jouer ici, à Combrée. »

Rien n’est joué. « La prochaine étape consistera à discuter d’un prix d’acquisition ou de location avec le propriétaire, indique-t-il, pragmatique. Et, de notre côté, de pouvoir préciser les travaux qui doivent être faits, selon quelle séquence, et de faire des projections financières. » Ce n’est pas un secret : « La quantité des travaux est énorme, le coût sera très important. Il faut que le prix d’acquisition soit très bas, sinon ça ne tient pas la route économiquement. »

L’idée est d’y aller petit à petit, pas à pas. David O’Neil envisage ainsi de commencer par rénover l’entrée, le cloître et la chapelle, pour pouvoir lancer l’activité d’organisation de mariages.

Une table ronde
« Nous voulons fédérer toutes les énergies et en faire un projet qui puisse bénéficier à la communauté. En faire un véritable pôle d’attraction pour Combrée mais aussi toute la région. Ce n’est pas une chose que l’on peut faire seul. Pour ça, l’union fait la force. » À ce titre, il organisera prochainement une table ronde au château de Falloux pour, dit-il, « définir de manière collégiale un projet d’ensemble qui prend en compte les intérêts de toutes les parties et qui puisse être présenté à la société 2IDE ». Toutes les personnes intéressées sont invitées à y participer. Pour cela, il suffit d’adhérer à l’association de sauvegarde et de mise en valeur du collège de Combrée, et de s’inscrire.

Le projet est séduisant. Dans la salle, plusieurs voix s’élèvent pour soutenir l’initiative. « Ce qu’il manquait jusqu’à présent, c’était l’idée pour fédérer cette énergie et une approche économique et financière, souligne Michel Villedey, maire de Thorigné-d’Anjou, délégué des Vieilles maisons françaises, membre de la Fondation du patrimoine et président des Villages de charme. Je suis convaincu que nous trouverons des fonds. »

Xavier Nérieux, délégué départemental du Maine-et-Loire de la Société pour la protection des paysages et l’esthétique de la France, est convaincu lui aussi. « Nous n’avons pas à avoir de réserves vis-à-vis des Américains, nos meilleurs amis. »